août 2020

Suisse 2060 : été caniculaire et hiver sans neige

TROGER s’est penché pour vous sur les scénarios climatiques CH2018, des simulations qui calculent l’évolution potentielle du climat en Suisse à plus ou moins long terme et selon que l’on adopte ou non des mesures de restriction quant à l’émission des gaz à effet de serre. Si ces scénarios se montrent alarmistes, ils n’en sont pas moins réalistes. Ils prouvent aussi qu’il est possible de préserver notre environnement ainsi que nos ressources en eau, particulièrement sensibles au réchauffement de la planète.

Réchauffement climatique : différents scénarios d’avenir possibles
Les causes du réchauffement climatique sont désormais clairement identifiées. En plus des variations naturelles, ce sont les gaz à effet de serre qui sont responsables de la hausse des températures. En s’appuyant sur des données chiffrées et en les comparant à la période de référence 1981-2010, scientifiques et experts ont conçu différents scénarios d’avenir possible. Ces simulations proposées par le NCCS (National Center for Climate Services) nous font entrevoir ce à quoi pourrait ressembler le climat en Suisse à différents horizons (2035, 2060 et 2085) tout en prenant en considération l’application ou non des mesures de restriction préconisées par les Accords de Paris. La hausse des températures, l’évaporation accélérée de l’eau stockée dans les sous-sols, la fonte des glaciers et des précipitations différemment réparties été comme hiver sont autant d’éléments qui impactent la situation hydrique de la Suisse.

Les conséquences sur la situation hydrique de la Suisse
Les changements climatiques ont de sérieuses conséquences sur le cycle de l’eau. Et la Suisse n’est pas épargnée. Les climatologues de MétéoSuisse et de l’EPFZ (École Polytechnique Fédérale de Zurich) ainsi que les chercheurs de l’université de Berne ont ainsi démontré que notre pays avait enregistré une augmentation des températures de 2 °C depuis 1864, contre 0,9 °C en moyenne à travers le reste du monde, une tendance en nette accélération depuis les années 80.

Selon ces scientifiques, le réchauffement expliquerait les faits suivants :

  • Les glaciers alpins ont considérablement fondu depuis 1850 (-60 %)
  • Les jours de neige sont en baisse ; en dessous de 800 mètres d’altitude, leur nombre a été divisé par deux depuis les années 70. Sous 1 000 mètres, la couverture neigeuse pourrait avoir fondu de 80 % d’ici la fin du siècle.
  • Les fortes précipitations sont plus intenses et plus fréquentes, la quantité de pluie mesurée sur un seul épisode ayant augmenté de 12 % depuis 1901
  • Les périodes de sécheresse sont plus fréquentes ; en témoigne l’état actuel des forêts suisses, dont les épicéas souffrent particulièrement. La Suisse romande et le Tessin sont particulièrement touchés dans la mesure où les sols karstiques du Jura ne retiennent pas l’eau.
  • Des étés caniculaires qui deviennent la norme, avec des journées tropicales à 30 °C au moins, sur le Plateau notamment, dans les vallées alpines et en milieu urbain.

Des mesures pour limiter le réchauffement climatique à une hausse de 2 °C
Les conséquences du réchauffement climatique ne sont pas une fatalité. Si les mesures prévues par les Accords de Paris sont suivies, en 2060, le thermomètre afficherait 1,5 °C de plus qu’aujourd’hui, contre 2,5 à 4,5 °C si rien n’est fait. Sans restriction, les précipitations estivales diminueraient de 39 % d’ici 2085 et les précipitations hivernales augmenteraient de 20 %. En réduisant les émissions de gaz à effet de serre, ces évolutions seraient contenues. Les spécialistes s’accordent ainsi à dire qu’en modifiant nos habitudes, plus de la moitié des changements climatiques potentiels pourraient être évités en Suisse.